Déséquilibre linguistique au sein de l’armée : les députés Damien Thiéry et Denis Ducarme constatent un manque de collaboration entre la Défense et le SELOR
Lors des auditions du 9 février 2011 du groupe de travail sur le déséquilibre linguistique à la Défense, les députés fédéraux Damien Thiéry et Denis Ducarme ont regretté le manque de contact entre le département de la Défense et le SELOR.
La mise en place de la nouvelle méthode d’évaluation élaborée par le SELOR, qui se base sur le cadre européen commun de référence pour les langues (CECR), devrait susciter une réelle réflexion au sein de la Défense. Il faudrait s’interroger sur l’absence de collaboration entre les intéressés et se demander si le département de la Défense est réellement prêt à l’ouverture.
Par ailleurs, Damien Thiéry et Denis Ducarme ont été agréablement surpris par la qualité des auditions de ce mercredi 9 février et souhaitent que tous les exposés des différents responsables auditionnés s’inscrivent dans le même souci de rigueur et de transparence et puissent se concentrer sur des données actuelles.
Damien Thiéry entend donner un éclairage objectif sur la réalité historique du début du 19e siècle et plus particulièrement sur le mythe du soldat flamand qui, pendant la Première Guerre mondiale, mourrait au combat car il ne comprenait pas les ordres des officiers francophones. Sur base des travaux réalisés par Stéphane Rillaerts, licencié en sciences politiques et docteur en sciences de gestion, il faut relever que, d’une part la faible scolarisation du simple soldat entraînait de manière générale des problèmes de compréhension au niveau des ordres transmis par les supérieurs. D’autre part, aucun chiffre n’atteste d’une surreprésentation des Flamands parmi les victimes militaires de la première guerre mondiale. En outre, la plupart des sous-officiers actifs sur les champs de bataille de l’Yser étaient néerlandophones ou bilingues.
Damien Thiéry et Denis Ducarme estiment qu’il faut cesser de stigmatiser le comportement des francophones comme témoignant d’un manque de volonté pour participer aux épreuves linguistiques. En atteste, le taux de réussite supérieur des candidats francophones à celui des néerlandophones pour les différentes épreuves.
Il s’agit aujourd’hui de pallier le déséquilibre dans les postes à responsabilités occupés principalement par des néerlandophones. Pour rappel, ce déséquilibre était inversé à l’époque. Ce qui n’empêcha pas le législateur d’intervenir en modifiant successivement la loi de 1938 sur l’usage des langues à l’armée. Damien Thiéry et Denis Ducarme achèvent l’élaboration de propositions pour rétablir l’équilibre linguistique au sein de la Défense.