Emploi: Chômeurs contre chômeurs?
La proposition PS de Catherine Moureaux visant à obliger les communes et autres pouvoirs publics à engager prioritairement les personnes habitant dans les quartiers où le taux de chômage est le plus élevé est louable mais un brin électoraliste, puisqu'elle oppose finalement les chômeurs entre eux, en défavorisant le chômeur qui n'habiterait pas dans un quartier à taux élevé de chômage. Obliger l'employeur public d'engager une personne moins sur sa compétence que sur son origine géographique n'est pas un bon signal, d'autant que rien ne peut empêcher un jeune engagé d'ensuite déménager. On n'aura donc rien résolu. Je ne suis donc pas certain que cette proposition soit conforme à un certain nombre de règles de droit européen en matière d'égalité, de libre circulation et de non-discrimination.
Chez DéFI, on a une vision moins communautariste et plus universaliste, on ne veut pas qu'un chômeur d'un quartier pauvre (15% de chômage) n'ait plus accès aux emplois publics parce qu'il habite dans un quartier pas assez pauvre où il n'y a pas au moins 30 ou 40% de chômage. Le problème, c'est avant tout la formation. Cela passe donc par la Fédération Wallonie-Bruxelles où le gouvernement PS-CDH doit se remettre en cause par rapport au sous-investissement à Bruxelles. Les formations mises en place par la Région passent trop de temps à réapprendre ce qui n'a pas été appris à l'école. Nos formations doivent amener à aider les jeunes à trouver un emploi dans la Région bruxelloise et même au-delà, en misant notamment sur les métiers en pénurie. Gagner la bataille de l'emploi, c'est arriver à convaincre les employeurs bruxellois que nos jeunes, non seulement sont les plus déterminés, les mieux formés, les plus qualifiés, et qu'en plus, ils habitent à côté de leur emploi et seront moins souvent en retard ou absent. Par des incitants fiscaux, par une politique d'aides à l'embauche re-ciblée, avec des aides publiques totalement réorientées, on peut arriver à de meilleurs résultats que par une politique de coercition. C'est d'ailleurs la première fois depuis 20 ans qu'en Région bruxelloise, on a dépassé le taux de 50% des 700.000 travailleurs bruxellois. Si chaque année, on peut faire progresser de 1% ce taux, en 10 ans, on peut supprimer le chômage à Bruxelles et faire une capitale attractive misant sur ses principaux atouts : son cosmopolitisme, sa jeunesse formée et sa diversité.
Emmanuel De Bock
Député bruxellois
Conseiller communal
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