Je supplée, donc j'en suis
Bruxelles. Jeu de chaises musicales pour les sièges au Parlement.
Le Soir vous a livré mardi le trombinoscope des 89 députés élus (72 francophones et 17 néerlandophones). Mais la vérité politique n'est pas toujours celle des urnes : dès la prestation de serment le 23 juin et dans les semaines qui vont suivre avec la formation d'un gouvernement, le casting parlementaire sera sensiblement remanié. Une bonne quinzaine de candidats suppléants devraient en effet prendre le chemin de la rue du Lombard, qui pour remplacer un élu retenu à un autre niveau de pouvoir, qui pour prendre la place d'un des huit ministres et secrétaires d'Etat qui formeront l'exécutif bruxellois. Un jeu de chaises musicales dont on connaît déjà les premières lignes de la partition.
CDH. C'est entendu, la présidente et vice-Première ministre Joëlle Milquet ne va pas quitter le Fédéral pour la Région. Même raisonnement pour le sénateur Francis Delpérée. Du coup, deux places de députés se libèrent automatiquement pour les deux premiers suppléants de la liste humaniste, Hervé Doyen et Julien de Groote. Si, comme c'est fort probable, un CDH (Benoît Cerexhe) obtient un poste de ministre ou de secrétaire d'Etat dans la prochaine majorité, une troisième larronne, Danielle Caron, retrouvera les bancs de l'hémicycle.
PS. Aucun élu de la liste n'a décidé à ce jour de renoncer à son mandat bruxellois (la députée fédérale Karine Lalieux se tâte encore). Du coup, l'ascension de suppléants passe immanquablement par une participation au pouvoir. En cas de reconduction de l'Olivier, on peut raisonnablement tabler sur deux maroquins socialistes (Charles Picqué et Emir Kir, sans doute), ce qui ferait le bonheur d'Alain Hutchinson et Anne-Sylvie Mouzon, qui seraient ainsi repêchés. Angoisse, en revanche, pour la députée sortante (et méritante) Olivia P'tito, suspendue à la décision de Karine Lalieux (et du parti).
Ecolo. Pas de doublons, tous les élus sont appelés à siéger. Mais on imagine mal une coalition sans les Verts qui sont en droit, vu leur score, de revendiquer deux postes à l'exécutif (Evelyne Huytebroeck et Christos Doulkeridis ?). Auquel cas Yaron Pesztat (peut-être appelé à de plus hautes fonctions) et Dominique Braeckman viendraient grossir les rangs écolos au Parlement.
MR. C'est là que ça se complique, en raison des rapports de force entre libéraux et FDF. A priori, les amarante Olivier Maingain, Bernard Clerfayt et Antoinette Spaak ne devraient pas siéger, de même que la libérale Corinne De Permentier. Ce qui ouvrirait les portes du Parlement bruxellois à Michel Colson (FDF), Jacqueline Rousseaux (MR-LB), Fatoumata Sidibe (FDF) et Gaëtan Van Goidsenhoven (MR-LB). On peut aussi penser qu'Armand De Decker (ministre-président ou président du Sénat fédéral, mais en aucun cas simple député bruxellois) cédera sa place. Elle serait destinée à Emmanuel De Bock (FDF).
Pas si simple : avec ses 6.308 voix de préférence, François-Xavier de Donnéa dépasse le seuil d'éligibilité, dribble tout le monde depuis sa dernière place et se pointe à la première suppléance, semant le désordre dans le subtil équilibre entre FDF et libéraux. Pour ajouter encore à la confusion, Olivier Maingain veut absolument faire rentrer Eric Libert au Parlement fédéral. Tout en maintenant ses 11 députés sur 24 à Bruxelles, quitte à ce qu'Antoinette Spaak vienne siéger à 80 printemps. Pas facile de démêler l'écheveau entre la rue Royale et la rue du Lombard. Florence Reuter, François-Xavier de Donnéa, Bernard Clerfayt et Corinne De Permentier sont impliqués dans la délicate partie de dominos. Encore quelques fois dormir.
Partis néerlandophones. Sachant que la Constitution réserve deux ministères et un secrétariat d'Etat aux partis flamands et qu'on s'oriente probablement vers une tripartite, trois suppléants devraient remonter : Els Ampe (VLD), Jef Van Damme (SP.A), Brigitte De Pauw (CD&V) ou Elke Van Den Brandt (Groen). Biffez la mention inutile?
Source: www.lesoir.be par FRANCIS DUBOIS le mercredi 10 juin 2009
Le Soir vous a livré mardi le trombinoscope des 89 députés élus (72 francophones et 17 néerlandophones). Mais la vérité politique n'est pas toujours celle des urnes : dès la prestation de serment le 23 juin et dans les semaines qui vont suivre avec la formation d'un gouvernement, le casting parlementaire sera sensiblement remanié. Une bonne quinzaine de candidats suppléants devraient en effet prendre le chemin de la rue du Lombard, qui pour remplacer un élu retenu à un autre niveau de pouvoir, qui pour prendre la place d'un des huit ministres et secrétaires d'Etat qui formeront l'exécutif bruxellois. Un jeu de chaises musicales dont on connaît déjà les premières lignes de la partition.
CDH. C'est entendu, la présidente et vice-Première ministre Joëlle Milquet ne va pas quitter le Fédéral pour la Région. Même raisonnement pour le sénateur Francis Delpérée. Du coup, deux places de députés se libèrent automatiquement pour les deux premiers suppléants de la liste humaniste, Hervé Doyen et Julien de Groote. Si, comme c'est fort probable, un CDH (Benoît Cerexhe) obtient un poste de ministre ou de secrétaire d'Etat dans la prochaine majorité, une troisième larronne, Danielle Caron, retrouvera les bancs de l'hémicycle.
PS. Aucun élu de la liste n'a décidé à ce jour de renoncer à son mandat bruxellois (la députée fédérale Karine Lalieux se tâte encore). Du coup, l'ascension de suppléants passe immanquablement par une participation au pouvoir. En cas de reconduction de l'Olivier, on peut raisonnablement tabler sur deux maroquins socialistes (Charles Picqué et Emir Kir, sans doute), ce qui ferait le bonheur d'Alain Hutchinson et Anne-Sylvie Mouzon, qui seraient ainsi repêchés. Angoisse, en revanche, pour la députée sortante (et méritante) Olivia P'tito, suspendue à la décision de Karine Lalieux (et du parti).
Ecolo. Pas de doublons, tous les élus sont appelés à siéger. Mais on imagine mal une coalition sans les Verts qui sont en droit, vu leur score, de revendiquer deux postes à l'exécutif (Evelyne Huytebroeck et Christos Doulkeridis ?). Auquel cas Yaron Pesztat (peut-être appelé à de plus hautes fonctions) et Dominique Braeckman viendraient grossir les rangs écolos au Parlement.
MR. C'est là que ça se complique, en raison des rapports de force entre libéraux et FDF. A priori, les amarante Olivier Maingain, Bernard Clerfayt et Antoinette Spaak ne devraient pas siéger, de même que la libérale Corinne De Permentier. Ce qui ouvrirait les portes du Parlement bruxellois à Michel Colson (FDF), Jacqueline Rousseaux (MR-LB), Fatoumata Sidibe (FDF) et Gaëtan Van Goidsenhoven (MR-LB). On peut aussi penser qu'Armand De Decker (ministre-président ou président du Sénat fédéral, mais en aucun cas simple député bruxellois) cédera sa place. Elle serait destinée à Emmanuel De Bock (FDF).
Pas si simple : avec ses 6.308 voix de préférence, François-Xavier de Donnéa dépasse le seuil d'éligibilité, dribble tout le monde depuis sa dernière place et se pointe à la première suppléance, semant le désordre dans le subtil équilibre entre FDF et libéraux. Pour ajouter encore à la confusion, Olivier Maingain veut absolument faire rentrer Eric Libert au Parlement fédéral. Tout en maintenant ses 11 députés sur 24 à Bruxelles, quitte à ce qu'Antoinette Spaak vienne siéger à 80 printemps. Pas facile de démêler l'écheveau entre la rue Royale et la rue du Lombard. Florence Reuter, François-Xavier de Donnéa, Bernard Clerfayt et Corinne De Permentier sont impliqués dans la délicate partie de dominos. Encore quelques fois dormir.
Partis néerlandophones. Sachant que la Constitution réserve deux ministères et un secrétariat d'Etat aux partis flamands et qu'on s'oriente probablement vers une tripartite, trois suppléants devraient remonter : Els Ampe (VLD), Jef Van Damme (SP.A), Brigitte De Pauw (CD&V) ou Elke Van Den Brandt (Groen). Biffez la mention inutile?
Source: www.lesoir.be par FRANCIS DUBOIS le mercredi 10 juin 2009