À Hal, les nationalistes flamands chassent les candidats francophones qui collaient leurs affiches
Empêchés d'afficher
La Dernière Heure (23/05/2009)
Ils leur avaient presque donné rendez-vous en annonçant leur venue ce vendredi à 11 h à Hal. C'est donc sans surprise que les candidats et militants francophones de la périphérie, unis derrière le bourgmestre linkebeekois faisant fonction, Damien Thiéry (FDF), se sont fait cueillir, à leur arrivée à Hal, par une centaine de nationalistes flamands particulièrement nerveux et menaçants.
Les militants du Tak, du Voorpost, de la NVA et du Vlaams Belang étaient en effet plus que décidés à empêcher les "franse ratten" de coller leurs affiches en territoire flamand, Hal étant l'une des communes à avoir interdit l'affichage électoral en français.
La visite de l'Union des Francophones était dès lors perçue comme une véritable provocation. "On reste groupés" , a lancé Damien Thiéry en sortant de sa voiture, quelques affiches en main.
Trop tard, les candidates PS et FDF de Drogenbos s'étaient déjà lancées dans l'arène : l'échevine Corinne François (FDF) a presque essuyé un coup de poing tandis que la conseillère communale Magali Eylenbosh (PS), comme Damien Thiéry, s'est fait bousculer, arracher les affiches des mains et asperger d'eau.
Seul le conseiller ucclois Emmanuel De Bock (FDF) a osé arracher l'affiche représentant le lion flamand des mains d'un manifestant, devenu, du coup, vert de rage et qui l'a fait tomber à terre.
Outre les chants nationalistes scandés à tue-tête, les flamingants ont lancé pétards et œufs à la tête des "franscillons" . Certains, déguisés en infirmiers vêtus d'une blouse stérile, vaporisaient les francophones comme des mauvaises herbes.
Insultes, menaces, bousculades... L'UF est rentré bredouille : pas un n'a réussi à même approcher les panneaux. "C'est une action purement symbolique , a insisté Damien Thiéry. Mais je reste choqué par leur agressivité." "Tout ceci est du folklore", a enchaîné le FDF Éric Libert.
Précisons que si les forces de l'ordre étaient présentes, "elles étaient de mèche" , affirme l'UF.
Source: www.dhnet.be Ludivine Nolf
Photo: Belga