Quand nous relèverons la tête… Réactions aux propos du patronat flamand

Le patron des patrons flamands, Luc De Bruyckere, n’a pas mâché ses mots au Cercle de Wallonie cette semaine, face à un parterre d’entrepreneurs du sud du pays : «La Wallonie vit au-dessus de ses moyens. Cette situation n'a pu perdurer que grâce aux transferts de la Flandre !»

Luc De Bruyckere, président de l'organisation patronale flamande Voka, a pressé mardi les patrons wallons à «sortir du bois» pour réclamer «une réforme en profondeur» de la Wallonie, laquelle vit «au-dessus de ses moyens» grâce à la générosité de la Flandre. Luc De Bruyckere a réfuté tout égoïsme dans l'attitude actuelle de la Flandre : «La Flandre est solidaire mais à condition que (cette solidarité) ne se transforme pas en assistanat et qu'elle soit transparente !»



Il a aussi répété son credo pour une profonde réforme de l'Etat, avec l'octroi de nouvelles compétences aux Régions, une révision de la loi de financement tout en plaidant pour une cogestion de Bruxelles par les Flamands et les francophones.



«La gestion partagée de Bruxelles est une condition sine qua non du soutien (de la Flandre) aux autres Régions, a encore averti Luc De Bruyckere. Le temps des demi-mesures est désormais fini.» Le patron des patrons flamands s'est d'ailleurs attaché à réfuter les craintes exprimées au sud du pays, pour qui une réforme de l'Etat reviendrait à appauvrir la Wallonie, voire préparerait la scission du pays.



Pour Emmanuel De Bock, député MR-FDF, Bruxelles n’a pas de leçons à recevoir des patrons flamands, surtout de ceux qui pratiquent une discrimination linguistique à l’embauche pour exclure dans les faits les allochtones bruxellois francophones.



Telle est en effet la réalité vécue par de nombreux jeunes demandeurs d’emploi bruxellois. Il est grand temps de dénoncer ces discriminations vécues injustement par la majorité des jeunes bruxellois lors de leurs entretiens d’embauche. Pourquoi les Francophones sont-ils 97% des 105.000 demandeurs d’emploi à Bruxelles alors qu’ils ne pèsent que 89% de la population de la Capitale ?



Il est hors de question de voir la Flandre et la Wallonie s’ingérer dans la gestion de Bruxelles. Pour empêcher ce spectre, il suffit de faire sauter les quotas linguistiques dans les administrations publiques régionales et communales qui ne profitent qu’aux néerlandophones. Cela fera reculer le chômage bruxellois de plus de 10%.

Ainsi, alors que les Néerlandophones représentent 11% des électeurs bruxellois, ils ne sont que 3% des demandeurs d’emploi Bruxellois car ils sont favorisés par les quotas de 30 à 50% des emplois publics bruxellois. A l’inverse, les 89% de demandeurs francophones bruxellois n’ont accès qu’à 50% des fonctions supérieures dans les administrations régionales et à peine 70% des emplois publics inférieurs.  



Je ne pourrais conclure sans rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, dans un autre pays fédéral, les Québécois s’étaient soulevés aussi contre les inégalités sociales entretenues et organisées par une classe d’affaires anglophone qui avait empêché l’émergence des francophones aux postes à responsabilités et trustaient la majorité des entreprises québécoises.